Quand Gabrielle Ross s'est établie à Sainte-Félicité en 2023, elle a eu le sentiment qu'au-delà de son désir de s'établir dans Région L'Islet, c'était la région elle-même qui l'avait choisie. Cette passionnée d'horticulture a trouvé dans son nouveau milieu de vie un terreau fertile lui permettant de fleurir, de s'épanouir et de laisser sa marque, grâce à son engagement et à son amour profond pour sa communauté d'adoption.
Le parcours de Gabrielle (Mortie) Ross, 26 ans
Bonjour Gabrielle, c’est un plaisir d’échanger avec toi aujourd’hui! Avant de débuter, tu es aussi connue sous le nom de Mortie, tellement que plusieurs personnes pensent que c’est ton véritable prénom. On est curieux·ses... d’où vient ce « deuxième » nom?
En fait, j’ai travaillé dans un salon mortuaire pendant un certain temps et mes amis ont commencé à m’appeler Morticia, comme le personnage de La Famille Adams. C’est resté et avec le temps, c’est devenu Mortie, qui est ensuite devenu mon « nom d’artiste »!
De quel coin es-tu originaire?
Du Saguenay-Lac-Sain-Jean. J’ai grandi à Arvida et à Jonquière; ma famille vient principalement de Jonquière. Cela dit, avant de demeurer ici, j’habitais à Montréal. J’y ai déménagé pour faire mes études en fleuristerie à l’École des métiers d’horticulture de Montréal. Une fois mes études terminées, je suis restée dans la métropole pour le travail.
Où habites-tu présentement et depuis quand y es-tu installée?
Je réside dans la municipalité de Sainte-Félicité-de-L'Islet. Je suis arrivée il y a un peu plus d’un an, en mai 2023, avec mon conjoint.
Parle-nous un peu de ton travail et de tes projets professionnels.
Je suis coordonnatrice de projet en communications et marketing et je fais un peu de photographie. J’ai également un grand jardin et j’aimerais beaucoup mettre sur pied une micro ferme florale et maraîchère.
Lorsque j’habitais à Montréal, j’ai été fleuriste dans quelques boutiques pendant un long moment, puis la pandémie est arrivée. C’était très difficile pour le secteur événementiel, le domaine dans lequel je désirais travailler. J’ai donc laissé ça de côté et je me suis réorientée en communications, domaine dans lequel j’avais aussi fait des études. Mais mon amour de la nature et des fleurs ne m’a jamais quitté!
Tu t’es établie dans Région L’Islet en 2023. Est-ce qu’il y a une ou des raisons précises qui ont motivé ta décision de déménager ici plutôt qu’ailleurs?
En fait, ce n’est pas moi qui ai choisi la région, c’est la région qui m’a choisie.
Nous avons préparé notre départ de Montréal pendant quelques années et notre amour de la nature faisait en sorte qu’on savait qu’on retournerait en campagne un jour. La pandémie a eu l’effet positif de nous aider à accomplir notre projet, l’accessibilité du télétravail nous permettant de nous établir en région et de garder des emplois dans notre domaine.
Quand nous cherchions notre future maison, nous n’avions pas d’idée précise ou d’endroit précis en tête puisque mon conjoint et moi avons tous deux de la famille partout au Québec.
Nous étions à la recherche d’une maison qui allait nous parler, avec un grand terrain parce que nous voulions cultiver un grand jardin. Quand nous avons visité la maison à Sainte-Félicité, nous sommes complètement tombés sous le charme.
Nous n’avions pas vraiment entendu parler de la région avant, on ne connaissait pas du tout la municipalité et quand nous sommes arrivés ici, ç’a été une découverte absolument extraordinaire. À chaque fois qu’il se passait quelque chose dans notre processus, c’est comme si tout l’univers faisait en sorte de confirmer que nous devions venir ici.
Par exemple, cette personne que j’aurais pu croiser à n’importe quel moment de ma vie, mais que j’ai rencontrée ici, dans un village de 350 personnes, alors que nous avions pourtant fréquenté le même Cégep ET le même programme! Elle habite à une rue de chez moi et c’est aujourd’hui l’une de mes meilleures amies!
Wow, quelle incroyable histoire! Même si tu mentionnes que tout l’univers vous disait, à ton conjoint et toi, de vous établir dans Région L’Islet, avez-vous vécu des défis d’intégration à votre arrivée?
Honnêtement, on pensait en vivre lors de notre arrivée ici. On s’était fait dire « Ah la campagne, c’est dur. C’est difficile de s’intégrer pour le monde qui arrive de la ville. » Au contraire, on a tellement été bien reçus! Les gens sont venus à nous naturellement.
C’est sûr qu’on s’implique beaucoup, on fait du bénévolat pour le Festival Fleurdelisé et le comité d’embellissement et de développement du village. Ça nous a permis de rencontrer les gens très rapidement et il faut avouer que dans un village de 350 habitants, des nouveaux arrivants, ça fait le tour assez vite!
Plusieurs personnes entendaient parler de nous avant même que nous, on les connaisse. Ils venaient nous voir en nous disant : « Ah oui, c’est vous qui avez déménagé dans la maison de Tantine! ». Pour vrai, on n'habite pas dans « notre » maison, on habite dans la maison de « Tantine »! J’imagine qu’elle est la tante de tout le monde, parce que tout le monde l’appelle ainsi!
Son mari et elle ont fait construire la maison et l’ont habitée pendant 20 ans. Peut-être qu’un jour ça deviendra la maison de Mortie, mais pour l’instant, c’est la maison de Tantine et on essaie de lui faire honneur!
Blague à part, tout le monde nous dit qu’ils sont contents qu’on soit ici, c’est agréable d’être accueilli de cette façon-là.
En plus de l’accueil chaleureux que vous avez vécu lors de votre arrivée dans la région, avez-vous vécu d’autres événements qui ont renforcé votre sentiment d’appartenance à Région L’Islet?
Oui! Nous sommes arrivés dans la région juste avant la Saint-Jean-Baptiste. On ne connaissait personne dans le village, mais on a tout de même pris part aux activités du Festival Fleurdelisé qui se tient chaque année pour souligner la Fête Nationale.
Quand le festival a eu lieu en 2024, après un an de bénévolat, tout le monde nous connaissait, tout le monde nous disait allô et on sentait qu’on faisait vraiment partie du village. Ils ne nous appellent plus « les nouveaux arrivants »!
On a même une conversation d’un groupe d’amis du village qui s’appelle Le club social pour permettre à ceux qui le souhaitent de se rassembler. Je me sens comme quand j’habitais à Arvida et que j’allais rejoindre mes amis au parc à vélo! Quand il se passe quelque chose au village, qu’il y a une fête, TOUT LE MONDE est là. Tout le monde se connaît et tout le monde se rassemble spontanément, à la moindre occasion. L’esprit de communauté est tellement beau à voir.
Au fil des questions et de tes réponses, force est de constater que tu sembles t’épanouir dans ta nouvelle vie de Félicitoise. Peux-tu résumer ce qui te fait tripper sur ta nouvelle vie en région?
L’espace! Veux, veux pas, on est évidemment moins « cordés » ici qu’en ville.
Aussi, l’accès à la nature est tellement plus facile. À Sainte-Félicité par exemple, il y a des sentiers qui débutent juste derrière l’église. Il y a aussi un magnifique lac artificiel, et pendant mes pauses de dîner, je peux aller manger en plein cœur de la forêt et revenir, tout ça en trente minutes et à pied!
Justement, une autre chose qui m’a fait tripper sur Région L’Islet, c’est Accès L’Islet, le service de transport collectif! Je n’ai pas de voiture et je n’ai pas de permis de conduire. Alors quand j’ai trouvé un emploi dans les municipalités de Saint-Jean-Port-Joli, L’Islet et Saint-Roch-des-Aulnaies, mon plus gros casse-tête, c’était de trouver comment j’allais pouvoir me déplacer.
Écoute, Accès L’Islet vient me chercher À MA PORTE et m’amène où je dois aller pour CINQ DOLLARS. C’est malade! Je n’aurais jamais pensé que nous aurions un service de ce genre en région.
On s’entend, j’arrive de Montréal; il y a des options de transport en commun partout. Mais honnêtement, le service Accès L’Islet est vraiment pratique! Je pense que je suis votre plus grande campagne publicitaire, j’en parle absolument à tout le monde!
À quoi aspires-tu pour ta région ? Quels services ou initiatives voudrais-tu voir s’implanter sur le territoire?
Pour la région ou pour mon village?
Je dirais que mon village n’est pas très connu dans la région, les gens y sont souvent seulement de passage. On m’a pourtant dit qu’il y a plusieurs années, la municipalité comptait deux stations-service, des dépanneurs, un restaurant, que c’était très vivant... aujourd’hui, tout ça est fermé et il n’y a plus de commerces dans le village, même pas un dépanneur.
Mon rêve, puisque de plus en plus de jeunes désirent revenir ou s’établir en région, ce serait de voir mon village fleurir, de voir des commerces de proximité réouvrir.
Avec d’autres bénévoles, c’est le genre de projets que nous poussons beaucoup. Par exemple, on aimerait trouver une nouvelle vocation à notre église, qui est fermée et qui appartient à la municipalité, afin qu’elle reste dans la communauté. Qu’elle devienne un lieu où, je ne sais pas, on pourrait aller prendre un café et, pourquoi pas, acheter des œufs!
Je m’implique beaucoup parce que j’adore mon village et j’aimerais tellement qu’il shine! C’est une pépite de Région L’Islet qui gagne à se faire connaître. Il y a des jeunes qui viennent, ou qui reviennent s’installer à Sainte-Félicité et c’est une communauté super vibrante.
Es-tu prête à nous révéler ton spot secret, ton endroit préféré de Région L’Islet?
Ben oui! Mon endroit préféré est un secret bien gardé, mais il est pourtant à ciel ouvert : le lac artificiel de Sainte-Félicité-de-L'Islet.
Il est situé tout près de l’église, c’est absolument magnifique. Il y a même une petite fontaine, tout est super bien aménagé, il y a des tables à pique-nique et c’est très tranquille... à peu près personne ne sait qu’il existe! On y met même des truites pour la pêche afin de réintroduire cette espèce de poisson dans les cours d’eau de la région.
Au-delà de mon spot préféré, ça fait un peu plus d’un an qu’on est ici et encore aujourd’hui, on se promène et les montagnes, c’est beau, le bord du fleuve, c’est beau...
Tu sais, on va faire notre épicerie et c’est tellement l’fun de faire la route pour se rendre, par exemple, à Saint-Jean-Port-Joli! C’est comme une activité! On regarde partout autour de nous et parfois, il faut que je me pince, je me dis « Je ne peux pas croire qu’on habite ici, c’est tellement beau! ».
Pour moi, Région L'Islet est magnifique, créative et accueillante. De beaux mots pour une belle région!