Reprendre une entreprise, la déménager et la faire grandir, c’est le projet audacieux d’Anne-Sophie et Camill, propriétaires de La Ferme Paysanne, établie dans la municipalité de L’Islet depuis 2021.
Si la municipalité compte maintenant quelques têtes caprines de plus à sa population, ce n’est qu’une question de temps avant que le jeune couple, qui tombe chaque jour un peu plus en amour avec la région, y construise la maison de leurs rêves!
Le parcours d'Anne-Sophie Noël et de Camill L'Italien, 30 ans
Anne-Sophie, merci de prendre le temps de répondre à notre petit questionnaire et de nous partager ton histoire et celle de Camill, ton conjoint et partenaire d’affaires. Tout d’abord, de quel endroit es-tu originaire?
Je viens de Boucherville.
Dans ton cas, je sais déjà que ta réponse à la prochaine question sera un peu différente de celle des autres personnes nous ayant livré un témoignage. Dans quelle municipalité résides-tu OU as-tu fondé ton entreprise?
J’habite actuellement La Pocatière, mais mon entreprise, La Ferme Paysanne, est située à L’Islet.
Est-ce que tu souhaites te rapprocher éventuellement de ton entreprise et t’établir dans la municipalité de L’Islet?
Ben oui! On voudrait vivre sur la ferme. Pour l’instant, nous n’avons pas la maison, mais c’est dans les plans. Pas pour tout de suite, puisque notre terre est zonée agricole et c’est plus compliqué, mais c’est notre objectif!
En quelle année as-tu repris la ferme et débuté ton entreprise?
La reprise de la ferme, qui était auparavant basée à Saint-Damase-de-L'Islet, a commencé en 2021. Les animaux sont arrivés en 2022 et en 2023 on installait la fromagerie. Donc 2024, c’est la première année où tout est là!
Ça s’est fait par étape. On a d’abord préparé la terre agricole, qui dormait depuis plusieurs années. Ensuite, les chèvres, qui étaient à Saint-Damase, ont été déménagées en 2022. Elles y ont passé leur premier hiver et on a ensuite eu une première saison de lait.
Même si les animaux étaient maintenant à L’Islet, on transformait encore à Saint-Damase. C’est la première saison que notre fabrication fromagère et les animaux sont tous ici.
Est-ce que ton travail est 100% dédié à la ferme ou tu occupes un autre emploi?
Non, je travaille à temps plein comme ingénieure électrique, je ne suis pas agricultrice de métier!
D’ailleurs, je tiens à mentionner, puisque je dois continuer ma carrière en ingénierie encore pour quelques années, qu’ici c’est possible de se trouver un emploi dans mon domaine.
Région L’Islet n’est pas qu’agricole. Elle a un gros secteur manufacturier et technologique et une belle diversité de carrières, par exemple chez Umano Medical, Ouellet Canada, etc. Il y a encore du développement!
Si tu as une formation ou une carrière dans les domaines scientifiques et académiques, entre Montmagny et La Pocatière, tu as Région L’Islet et tu as des jobs!
On peut en conclure que tu n’as pas beaucoup de temps libre dans la vie!
Anne-Sophie éclate d’un rire franc. Non! Mon temps libre, je l'investis dans la ferme.
Pourquoi avoir choisi Région L’Islet plutôt qu’une autre région pour réaliser votre rêve agricole?
Camill est originaire de La Pocatière et mes parents ont racheté la maison de mes grands-parents, située à Berthier-sur-Mer. On voulait donc quelque chose un peu à mi-chemin entre les deux!
Au départ, quand vous avez repris l’entreprise agricole et que vous avez commencé à l’implanter, avez-vous fait face à des défis d’intégration?
Non, pour vrai, ça a bien été! J’avais fait mes études collégiales à La Pocatière donc j’avais déjà vécu « en région ». Je connaissais un peu moins Région L’Islet, mais rapidement, on fait la connaissance de nos voisins et les... tentacules se forment!
Puisque votre intégration a été positive, est-ce que toi ou Camill avez vécu des événements qui ont contribué à votre sentiment d’appartenance à Région L’Islet et qui vous ont marqués?
Camill, qui était plus silencieux depuis le début de l’entretien, répond à la question. Pas vraiment encore!
Est-ce que vous sentez qu’une clientèle locale s’établit de plus en plus à la Ferme?
Les réponses d’Anne-Sophie et de Camille se chevauchent dans un joyeux brouhaha. Oui! Il y a des gens qui arrêtent en voiture ou à vélo, ils sont curieux. Ils sont contents qu’il y ait quelque chose du genre à L’Islet. C’est notre première saison officielle ici et la boutique n’est pas encore ouverte, mais on a bon espoir que ça va bien aller et que la clientèle locale sera au rendez-vous!
Vous faites partie des détaillants dont les produits sont disponibles sur la boutique en ligne de La Chèvre et le Chou. Est-ce que vous remarquez que certains clients se fidélisent, qu’ils se procurent régulièrement vos produits via le Marché?
Oui! C’est le fun, on ne les connaît pas personnellement, mais on reconnaît leurs noms et on se dit par exemple : « Ah, monsieur Untel de Saint-Jean a encore commandé son p’tit fromage! ». Je suis à veille de lui écrire un petit message avec sa prochaine commande pour lui dire merci d’acheter notre 200g de cheddar chaque deux semaines! Un jour on va le croiser et ça va être magique!
Dans les marchés publics, on devrait prendre le temps de demander leurs noms aux clients qui achètent nos produits. On reconnaîtrait peut-être certains de nos clients de La Chèvre et le Chou!
Anne-Sophie, qu’est-ce qui te fait tripper sur la vie en région, toi qui arrives d’un secteur très urbain?
Quand j’étais à Boucherville, je restais sur un boulevard. Aujourd’hui, on est sur la route 132 donc en termes d’achalandage sur la route, ça se ressemble, mais je dirais quand même l’accès à la nature, l’espace.
Tu veux aller marcher, tu veux faire du vélo, l’environnement est quand même le fun. Je vois aussi plus de faune et de flore depuis que je suis ici, il y a autre chose que de gros écureuils et des merles. Depuis cette année, à L’Islet, on voit même des pygargues, des aigles à tête blanche!
Camill ajoute : Tous les projets qu’on veut faire à l’extérieur, on n’a pas à se poser trop de questions. Si on veut faire un jardin, on a la place!
À quoi aspires-tu pour ta région? Si on désirait bonifier encore plus Région L’Islet pour répondre à vos besoins communautaires ou entrepreneuriaux, qu’est-ce qu’il faudrait faire?
Une diversification des offres en termes de plein air peut-être? Par exemple, plus de trails de fat bike... ou que celles qui existent soient mieux connues!
Il y a l’offre de marchés publics à développer sur le territoire aussi. Il y en a parfois des ponctuels pendant les festivals, mais comme les marchés de La Pocatière et de Saint-Pascal fonctionnent bien, il faudrait réfléchir à l’endroit qui serait le mieux pour en implanter un ici, et qui attirerait la population de toute la région. En attendant, on a au moins plusieurs cabanes à légumes et kiosques maraîchers sur le territoire!
Tu sais, entre Rivière-Ouelle et L’Islet, il y a énormément de chalets, on a donc beaucoup de personnes qui viennent passer un mois ou même l’été complet dans la région. Ces personnes-là sont vraiment à la recherche de produits ultra-locaux. Tant qu’à être en vacances ici, ils veulent consommer local le plus possible.
On a eu beaucoup de clients qui ont entendu parler de nous par leurs voisins de chalet! Ils viennent acheter du fromage et ils nous disent : « Ah! C’est l’fun d’avoir ça juste en face de chez nous! ». Il y a une grosse clientèle touristique dans le secteur.
Pour vrai, avec la ferme, on manque de temps pour sortir visiter notre région, mais je remarque que depuis quelques années, ça s’améliore; il y a des gens qui essaient des affaires, on est sur une bonne lancée de dévelopement!
Les petits cafés qui ouvrent, comme les Vilains Lapins ou Les Argiles, les magasins de vrac comme La Cambuse, les commerces de proximité... Quand on est arrivés dans la région, on trouvait qu’il n’y avait pas grand-chose, mais maintenant, il y a de belles entreprises de proximité, à quelques minutes d’ici.
C’est sûr qu’étant basé du côté fleuve, on connaît moins la réalité du sud de la région. Il faudrait qu’on parte découvrir ce coin-là!
Parlant de partir à la découverte de la région, est-ce que vous avez un spot préféré, un endroit coup de cœur dans Région L'Islet?
Chez nous! Blague à part, on est à la recherche d’un spot, une rivière où il est possible d’aller se baigner. On est très ouverts aux suggestions! Souvent, les endroits secrets deviennent trop populaires et les propriétaires n’autorisent plus l’accès aux visiteurs.
Pour revenir à la question précédente, ça pourrait être quelque chose qu’on aimerait voir s’implanter dans la région : des accès à la baignade publics, qui ne sont pas des piscines municipales. Rivières, lacs, fleuve... si on n'a pas de chalet sur le bord des points d’eau, c’est plus difficile de pouvoir aller se baigner.
Pour moi, Région L'Islet représente l'accueil, la solidarité et les opportunités.