Ils ont quitté le milieu le plus urbain du Québec pour s’installer dans Région L’Islet et y bâtir leur vie de rêve. Un rêve tissé de moments d’une grande simplicité, avec la gratitude comme toile de fond. Découvrez l’histoire peu commune de Jany et Louis-Philippe, deux port-joliens d’adoption.
Le parcours de Jany Gauthier, 36 ans, et Louis-Philippe Bouvier, 41 ans
Jany et Louis-Philippe, de quels endroits êtes-vous chacun originaires?
Jany : Montréal même! Plus précisément dans le quartier de Villeray.
LP : Même chose pour moi! Ben, non, en fait je suis natif du West Island. Mais je te dirais que j’ai habité dans Villeray une bonne partie de ma vie, avec Jany.
Donc si je comprends bien... ça fait des lunes que vous êtes ensemble?
Jany : Oui, ça fait plus de 15 ans que nous sommes ensemble. Dans quelques années, j’aurai passé plus de temps aux côtés de Louis que sans lui!
LP : On a eu nos enfants assez tard aussi; on a voyagé et on a fait plein de trucs ensemble avant de vivre notre rôle de parent.
C’est vraiment chouette! Dites-moi, dans quelle municipalité habitez-vous maintenant?
Jany : On habite désormais à Saint-Jean-Port-Joli.
Et côté travail, est-ce que vous êtes tous les deux basés à Saint-Jean-Port-Joli?
LP : Je suis en télétravail 100% du temps à la maison; je travaille pour Médias numériques de Radio-Canada comme designer d’interface Web. Ça fonctionne super bien pour moi! Même avant la pandémie, j’étais déjà en mode télétravail comme travailleur autonome.
Jany : Moi j’ai démarré ma propre entreprise de production de micropousses à Saint-Jean-Port-Joli il y a un peu plus d’un an, Les Jardins d’Evy. C’est une petite ferme intérieure que j’ai commencée chez moi et maintenant je loue un local. Je fournis principalement les restaurateurs dans un rayon qui va de L’Islet jusqu’à La Pocatière. Comme entrepreneure, je joue vraiment tous les rôles; production, conditionnement, livraison, comptabilité, marketing, etc.
En quelle année vous êtes-vous installé dans Région L’Islet?
LP : On a quitté Montréal pour la région en janvier 2019. On a habité un certain temps chez ma mère qui a une maison à L’Islet-sur-Mer avant de déménager dans notre propre chez nous.
Jany : On a acheté notre maison actuelle à Saint-Jean-Port-Joli en décembre 2019, mais à cause de la pandémie, on a seulement pu y emménager en mai 2020. On est donc resté vivre avec la maman de Louis environ un an et demi. Et le plus fou dans tout ça, c’est qu’une semaine après notre arrivée à L’Islet, j’ai appris que j’étais enceinte d’Évelyne!
LP : On ne le savait pas lorsqu’on a déménagé.
Jany : Oui... surprise! Pas de maison, plus d’emploi, cohabitation avec belle-maman et enceinte de notre premier bébé dans une nouvelle région. Mais on s’en est bien sorti! (On peut entendre Jany et Louis-Philippe éclater de rire au souvenir de tout ce qu’ils ont vécu.)
Wow, une arrivée assez mouvementée! Et pourquoi avez-vous choisi Région L’Islet précisément?
LP : Pour faire une histoire courte, nous avons perdu notre maison à Montréal, un cas de perte totale. On était à la rue et on devait repartir à zéro. On aimait la région et on la connaissait bien à cause de ma mère qui a sa maison à L’Islet depuis une vingtaine d’années. Quand on venait ici, on se sentait bien, et on aimait tout particulièrement la proximité du fleuve. Alors on a pris la décision de venir vivre avec elle un moment.
Jany : Même si on peut dire que la perte de notre maison a été l’élément déclencheur, on a toujours eu le but de venir s’installer ici. Disons que c’est un événement qui a accéléré le processus!
LP : On s’est même marié ici en 2016!
Jany : Oui, chez la mère de Louis, au bord de l’eau. On trippait déjà sur la région à l’époque et on avait ce rêve de venir vivre ici. C’est arrivé plus vite que prévu!
LP : Avant de venir vivre ici, on faisait assez souvent la route Montréal-L’Islet pour venir visiter ma mère. Je me rappelle, à chaque fois, c’était immanquable; on sortait à la sortie 400 et on ouvrait grand nos fenêtres pour sentir l’air pendant 2 bonnes minutes.
Vous preniez carrément une grosse puff de Région L’Islet en arrivant!
Jany : Oui, ça sentait tellement bon!
LP : Et là d’autres automobilistes arrivaient et nous dévisageaient, l’air de dire « Ben voyons, qu’est-ce qu’ils font là eux autres? ».
Jany : Région L’Islet c’était notre endroit paisible à nous. On rêvait d’un changement de style de vie, avec un rythme plus calme, et on voulait des enfants, ce qui ne semblait pas vouloir se concrétiser lorsqu’on était à Montréal. Ici, tout avait l’air possible. La preuve, c’est que ce rêve est devenu notre réalité très rapidement!
Clairement, vous aimez votre région depuis très longtemps! Avez-vous vécu des défis d’intégration au sein de votre nouvelle communauté depuis votre arrivée à Saint-Jean-Port-Joli?
LP : Ben, moi je suis de nature pas mal sociale; j’aime approcher les gens et leur parler. Souvent même, c’est les gens qui viennent à moi pour me conter leur vie. Ils viennent me parler et se confier... alors j’écoute! Donc, je dirais que non, à ma connaissance on n’a pas eu de difficulté à s’intégrer. C’est sûr que les gens, si tu leur dis que tu viens de Montréal, ça va en refroidir quelques-uns parce que ça semble vraiment loin et différent de leur milieu. Mais lorsqu’ils commencent à te connaître, tout ça disparaît rapidement; tu finis par devenir un gars de la place! Et je crois qu’il ne faut pas oublier que l’implication c’est la clé; il faut aller vers les gens et contribuer à son milieu d’accueil.
Jany : Et on connaissait déjà des gens ici! À force de venir souvent, on s’était lié d’amitié avec du monde du coin. Quand j’ai démarré mon entreprise, je suis allée cogner à plein de portes et rapidement, on a soutenu mon projet parce que je suis maintenant d’ici. Je crois que si tu mets les efforts pour bien t’implanter et que tu montres ton souhait de faire partie de ton milieu, l’accueil est chaleureux et beaucoup plus facile.
Pour poursuivre sur cette belle lancée, avez-vous vécu des événements marquants qui ont renforcé votre sentiment d’appartenance pour votre région?
LP : Moi personnellement oui, et c’est lorsque j’ai commencé à jouer au hockey ici. J’ai toujours voulu jouer au hockey et je patinais déjà, je me suis donc inscrit à la ligue locale... et j’ai commencé à rencontrer plein de monde! Maintenant je joue dans 2-3 ligues et m’implique dans l’organisation du hockey senior. Je me suis vraiment fait plein d’amis à cause de ce sport. On peut dire que le hockey a été la clé du succès de mon intégration!
Jany : Pour moi, c’est nos enfants, Evelyne et Louis. On dit tout le temps Louis-Philippe et moi qu’on n’est pas natifs d’ici, mais que nos enfants le sont, ils viennent d’ici. Notre sentiment d’appartenance passe également à travers eux. Je dis toujours « Evelyne a choisi de venir ici ». La seconde où nous avons choisi de quitter Montréal pour venir vivre dans Région L’Islet, je suis tombée enceinte. Evelyne a décidé de se manifester à ce moment précis de nos vies, alors que nous tentions d’avoir un enfant depuis quelques années déjà, sans succès.
LP : Evelyne a vraiment été le point de départ de notre nouvelle vie. Elle a confirmé par sa présence qu’on avait fait le meilleur des choix.
C’est magnifique! Voulez-vous aussi nous partager ce qui vous fait tripper de la vie en région?
LP : C’est tellement simple; l’accès à la nature! On veut aller à la grève au bord du fleuve en famille? Pas de problème, en 2 minutes à pied on est rendu grâce à petit accès tout près de la maison. On passe beaucoup de temps à y jouer; on y va vraiment souvent!
Jany : Pour nous c’est un privilège de pouvoir prendre le temps d’avoir des p’tits plaisirs comme ça au quotidien. C’est totalement différent de ce qu’on a vécu à Montréal, où on avait un rythme de vie effréné et dicté par le travail et la performance. Maintenant, on est capable de prendre des p’tits moments à tous les jours avec les enfants et on l’apprécie tellement. Une autre chose qui me fait tripper, c’est d’avoir la possibilité de démarrer un projet d’affaires comme Les Jardins d’Evy; je n’aurais jamais pu faire ça à Montréal. À l’époque, je travaillais dans un domaine que j’aimais, mais c’était vraiment intense et stressant comme milieu et vraiment beaucoup d’heures. Donc aujourd’hui, d’avoir un projet d’affaires personnel qui me rend réellement heureuse et d’avoir des enfants, j’en reviens toujours pas. Ça me fait vraiment tripper!
Et avec raison; c’est une très belle vie que vous vous êtes bâtie! Maintenant que vous êtes installé depuis un moment, à quoi aspirez-vous pour votre région?
LP : Il y a 5 ans, j’ai l’impression que j’aurais pu répondre quelque chose comme « Ce serait chouette de voir plus de jeunes s'installer dans la région », mais aujourd’hui, je ne peux plus te dire ça parce qu’on sent un réel vent de changement. On voit entre autres beaucoup de jeunes démarrer des projets entrepreneuriaux et se tailler une place. Un grand nombre de femmes entrepreneures aussi, c’est très cool!
Jany : Oui, c’est vrai. La majorité des restaurants de la région avec lesquels je travaille sont tenus par des femmes!
En effet, c’est un chouette constat! On approche de la fin de notre entretien... êtes-vous prêts à nous révéler votre spot préféré?
Jany : Pour moi, à cause de notre situation de départ, je dirais que notre maison sera toujours mon endroit préféré. C’est mon havre de paix; passer une journée entière ici, c’est le bonheur total. J’en reviens toujours pas de l’espace qu’on a. Pour moi, notre maison est immense lorsque je la compare à ce que nous avons connu à Montréal! On avait un p’tit condo de 700 pieds carrés, alors de vivre ici dans notre cocon familial où chacun peut évoluer, ça me rend vraiment heureuse.
LP : Si j’avais à faire un autre choix que notre maison, je dirais notre petite plage, à 2 minutes d’ici. Quand j’y vais avec notre fils Louis, on peut y lancer des cailloux littéralement toute la journée, sans arrêt.
Un petit garçon qui doit être très heureux d’habiter près du fleuve ce Louis! Alors même après 5 ans Jany, tu vis encore des moments de gratitude quand tu regardes ta vie d’aujourd’hui?
Jany : Absolument! À tous les jours.
On termine ça en beauté : si vous aviez à décrire Région L’Islet en 3 mots, quels seraient-ils?
LP : Moi c’est sûr que mettons je dirais... hockey (tout le monde éclate de rire). Non, mais c’est vrai, il y a vraiment une grosse communauté autour de la pratique du hockey dans la région; ça joue de Montmagny à La Pocatière, ça fait pas mal de monde. Sinon, produits locaux ou proximité et sérénité.
Si j'avais à décrire Région L'Islet dans mes mots, je crois que je choisirais paix, communauté et bien-être.